par TITJO » sam. nov. 26, 2016 11:39 am
bonjour les Vég'amis
Cela fait un moment que je n'avait pas élucubré, donc aujourd'hui voici:
juste une petite parabole dans l'esprit "élections présidentielles pour les nuls".
Les Lisées-Challenge.
Quelque part en plein océan, on sait qu’il existe un atoll qui attire les convoitises. Car pour celui qui peut l’atteindre, la vie change complètement. Il se trouve alors définitivement à l’abri des besoins matériels et, tant qu'il peut y résider, des affres de la justice. Il vit dans le grand luxe, très entouré et servi par d’innombrables valets et conseillers, certes un peu obséquieux mais prompts à satisfaire ses envies et ses idées. Il s'extirpe de la populace qu’il a laissée en plan sur le continent après lui avoir promis de veiller sur elle. Mais voilà, cette situation privilégiée est remise en cause tous les cinq ans. Le gagnant doit alors se réinscrire au concours face à d’autres postulants aussi motivés que lui. Et pour être candidat, bien sûr, il faut savoir naviguer, s’entraîner sans cesse à tenir la barre, et séduire des supporteurs, se préparer à la grande course vers les Lisées…
Pour quitter le continent et tenter d’accoster le premier sur l’atoll, il y a plusieurs facteurs très importants qui sont déterminants. Les vaisseaux sont équipés pour voyager en solitaire, mais ils différent considérablement et la première étape pour les concurrents consiste à choisir ou plutôt briguer celui qui convient le mieux à leur ambition et leurs espérances. Les embarcations se distinguent par leurs tonnages, leurs profils, leur résistance, leur confort et surtout leur mode de propulsion. Mais la répartition n’est pas égalitaire. Les candidats vont user de leur renommée, de leur influence, de leur bagout pour se donner les moyens de piloter si possible le navire qui semble le plus apte à gagner. Même si ce n'est pas forcément leur préféré. Evidemment des fonds seront collectés dans les clubs de supporteurs mais l’essentiel sera fourni par les relations fortunées, les mécènes, les investisseurs, souscripteurs discrets qui dans l’ombre mettent une hypothèque sur leur champion. Ils pourront par la suite le contrôler et imposer leur diktat car l’air de rien, ce sont eux les vrais promoteurs de cette épreuve sportive et depuis longtemps les détenteurs de l’atoll...
Lorsque « Les Lisées-challenge » suivant est annoncé, on sait déjà que tous les postulants n’obtiendront pas d’embarcation. Ceux qui convoitent la même sont regroupés et à ce niveau, comme il n’y a pas vraiment de différence entre eux, ils seront départagés lors de parties très médiatisées de couteau-ciseaux. Puis ceux que le sort a favorisé peuvent s’approcher de la berge où les bateaux réservés à la compétition sont amarrés. Et là ils jouent des coudes, se font des croche-pieds, des béquilles, font valoir des passe-droits obtenus auprès de leurs bienfaiteurs. Les mieux placés se précipitent sur le pont et se jettent sur la barre des nefs les plus prometteuses, prêts pour le départ. On peut les voir pavoiser sur leur fin trimaran, ou leur baleinière à rames, ou leur yacht profilé, ou leur schooner à aubes ou leur offshore, et aussi pour les moins chanceux sur des pédalos, des matelas pneumatiques de plage, ou carrément en radeau. On sait déjà que certains ne franchiront même pas la rade du port et que d’autre, certes plus puissants et rapides, ne sont pas adaptés à la haute mer et n’arriveront pas à destination. Il faut aussi tenir compte de la compétence et la résistance des candidats qui ne sont pas obligatoirement sur leur bateau favori, et donc en maîtrisent mal la manœuvre, mais qui veulent tout de même participer à la course.
Le premier qui mettra le pied sur Les Lisées aura gagné. Il lui aura fallu personnellement de l’endurance et de l’obstination, peut-être quelques ruses pour retarder ou affaiblir les adversaires. Manifestement son embarcation aura été la mieux préparée, la plus apte, la plus performante grâce aux attentions intéressées des créanciers du pouvoir à qui le gagnant aura déjà fait allégeance. Et comme dans toutes les épreuves à risque, bien sûr, la chance. Mais cette compétition vaut le coup. Car cet atoll à l’écart de la société, protégé des turbulences par la couronne océanique, c’est une réplique de l’Olympe d’où les dieux contemplent benoîtement l’humanité.
bonjour les Vég'amis
Cela fait un moment que je n'avait pas élucubré, donc aujourd'hui voici:
juste une petite parabole dans l'esprit "élections présidentielles pour les nuls".
Les Lisées-Challenge.
Quelque part en plein océan, on sait qu’il existe un atoll qui attire les convoitises. Car pour celui qui peut l’atteindre, la vie change complètement. Il se trouve alors définitivement à l’abri des besoins matériels et, tant qu'il peut y résider, des affres de la justice. Il vit dans le grand luxe, très entouré et servi par d’innombrables valets et conseillers, certes un peu obséquieux mais prompts à satisfaire ses envies et ses idées. Il s'extirpe de la populace qu’il a laissée en plan sur le continent après lui avoir promis de veiller sur elle. Mais voilà, cette situation privilégiée est remise en cause tous les cinq ans. Le gagnant doit alors se réinscrire au concours face à d’autres postulants aussi motivés que lui. Et pour être candidat, bien sûr, il faut savoir naviguer, s’entraîner sans cesse à tenir la barre, et séduire des supporteurs, se préparer à la grande course vers les Lisées…
Pour quitter le continent et tenter d’accoster le premier sur l’atoll, il y a plusieurs facteurs très importants qui sont déterminants. Les vaisseaux sont équipés pour voyager en solitaire, mais ils différent considérablement et la première étape pour les concurrents consiste à choisir ou plutôt briguer celui qui convient le mieux à leur ambition et leurs espérances. Les embarcations se distinguent par leurs tonnages, leurs profils, leur résistance, leur confort et surtout leur mode de propulsion. Mais la répartition n’est pas égalitaire. Les candidats vont user de leur renommée, de leur influence, de leur bagout pour se donner les moyens de piloter si possible le navire qui semble le plus apte à gagner. Même si ce n'est pas forcément leur préféré. Evidemment des fonds seront collectés dans les clubs de supporteurs mais l’essentiel sera fourni par les relations fortunées, les mécènes, les investisseurs, souscripteurs discrets qui dans l’ombre mettent une hypothèque sur leur champion. Ils pourront par la suite le contrôler et imposer leur diktat car l’air de rien, ce sont eux les vrais promoteurs de cette épreuve sportive et depuis longtemps les détenteurs de l’atoll...
Lorsque « Les Lisées-challenge » suivant est annoncé, on sait déjà que tous les postulants n’obtiendront pas d’embarcation. Ceux qui convoitent la même sont regroupés et à ce niveau, comme il n’y a pas vraiment de différence entre eux, ils seront départagés lors de parties très médiatisées de couteau-ciseaux. Puis ceux que le sort a favorisé peuvent s’approcher de la berge où les bateaux réservés à la compétition sont amarrés. Et là ils jouent des coudes, se font des croche-pieds, des béquilles, font valoir des passe-droits obtenus auprès de leurs bienfaiteurs. Les mieux placés se précipitent sur le pont et se jettent sur la barre des nefs les plus prometteuses, prêts pour le départ. On peut les voir pavoiser sur leur fin trimaran, ou leur baleinière à rames, ou leur yacht profilé, ou leur schooner à aubes ou leur offshore, et aussi pour les moins chanceux sur des pédalos, des matelas pneumatiques de plage, ou carrément en radeau. On sait déjà que certains ne franchiront même pas la rade du port et que d’autre, certes plus puissants et rapides, ne sont pas adaptés à la haute mer et n’arriveront pas à destination. Il faut aussi tenir compte de la compétence et la résistance des candidats qui ne sont pas obligatoirement sur leur bateau favori, et donc en maîtrisent mal la manœuvre, mais qui veulent tout de même participer à la course.
Le premier qui mettra le pied sur Les Lisées aura gagné. Il lui aura fallu personnellement de l’endurance et de l’obstination, peut-être quelques ruses pour retarder ou affaiblir les adversaires. Manifestement son embarcation aura été la mieux préparée, la plus apte, la plus performante grâce aux attentions intéressées des créanciers du pouvoir à qui le gagnant aura déjà fait allégeance. Et comme dans toutes les épreuves à risque, bien sûr, la chance. Mais cette compétition vaut le coup. Car cet atoll à l’écart de la société, protégé des turbulences par la couronne océanique, c’est une réplique de l’Olympe d’où les dieux contemplent benoîtement l’humanité.
:mrgreen: