par Stéphane Bernabé » lun. mars 23, 2015 12:53 pm
Cher Rincevent16,
je comprends vos commentaires et vos remarques, mais je ne les partage pas.
Je n'ai pas évoqué un système à l'américaine, ni de près, ni de loin : cette peur du système US n'existe que dans la pensée doctrinaire issue des vieux écrits de Marx. Cette pensée a échoué dans le monde entier partout où elle a été mise en application. Et elle est en échec complet en France, en particulier en termes de protection sociale et de solidarité.
Je suis un tenant de la pensée libérale, au sens où Frédéric Bastiat, un français, l'a définie. Je vous invite fortement à le lire. Bien plus constructif que Marx et consorts, faisant appel au sens des responsabilités de chacun, et par conséquent à un faible rôle de l’État : impossible dans notre beau pays d'assistés où l'ambition de beaucoup est de devenir fonctionnaire ou indemnisé.
Un système de santé obligatoire (rendu comme tel par l’État), au cadre contraignant (comme pour les assurances auto par exemple) n'est pas une dérive capitaliste. Je dis juste qu'un tel système, s'il a l'avantage à être défini et régulé par l’État (et à mon sens, au niveau européen), n'a pas pour vocation à être géré par lui. Car jusqu'à preuve du contraire (et pas "croyance" du contraire comme il est d'usage aujourd'hui), la gestion de quoi que ce soit faite par l’État est presque toujours moins efficace en termes de coûts et de services rendus que par le privé.
Pour être clair, j'assimile l’État actuel à ses organes périphériques comme la SNCF, EDF, l’Éducation Nationale, les divers organismes de sécurité sociale, etc.
Par ailleurs, et c'est un point de droit capital (si j'ose dire), les mutuelles ne sont pas des organismes capitalistes cherchant le profit à tout crin. Encore une idée reçue qui fait assimiler assureurs privés et assureurs mutualistes. Pourtant la différence est énorme. Et quoi qu'on en dise, en termes de complémentaires santé tout comme en termes d'assurances auto, de RC professionnelle, d'assurance habitation, la concurrence nous est à tous profitable... en tant qu'usagers, comprenez-moi.
Ce qui m'importe est que la règle soit claire :
- soit l’État joue la carte de la solidarité nationale, et il n'y a qu'un seul système d'assurance maladie, qu'un seul système de retraites, etc. Tout ça devient alors financé par l'impôt : la notion de "cotisation sociale" disparaissant au profit d'un service général ordonné ET géré par l’État (et pas délégué à tel ou tel organisme, ça va de soi). Les comptes devraient alors être publics, et les budgets équilibrés. (On peut rêver, hein ?)
- soit l’État légifère une bonne fois, prends ses responsabilités, définit un cadre précis, contraignant, tant dans les services à rendre que dans les bases de tarification s'il en est besoin. Et libre à l'assureur (privé ou mutualiste) de présenter ses offres. La concurrence aura nécessairement pour conséquence de meilleures prestations pour les usagers et des primes moindres. Et je vous en fiche mon billet, aucun organisme ne sera jamais en déficit structurel, et aucun citoyen ne se verra moins bien soigné qu'aujourd'hui : ceux qui crient le contraire ont peur mais n'ont pas étudié le problème, préférant écouter les sirènes politiques ou syndicales ... qui vivent de cet état de fait !
Aux USA l'assurance maladie n'est pas obligatoire, et donc un système assurantiel ne peut PAS proposer une gestion de risque équilibrée pour tous. Sauf quand on est salarié de grosses boîtes, et dans le cas les coûts rapportés aux prestations servies ne sont pas plus élevés que chez nous. Et ces "régimes" privés ne sont jamais déficitaires.
Un point concernant le secret médical : en tant que citoyen ayant dépassé le demi siècle depuis quelques années j'ai un dossier médical ... chargé. Je suis passé par les mains de nombreux professionnels, de nombreux chirurgiens, de nombreux libéraux. Tous compétents et sérieux.
Et par expérience (mais ce n'est pas une preuve) je peux vous assurer que le "secret médical" est un secret de polichinelle...
Pas plus (et pas moins) de secret si toute la chaîne de remboursement est gérée par les organismes de Sécurité Sociale que quand c'est géré par une assurance privée : encore une idée reçue ! Mais dans certains milieux, l' idée que le collectivisme et l'intervention divine de l’État est forcément LA seule solution aux problème posés par le dit État est lourdement ancrée.
Bref, on aurait vite fait de dévier à une discussion purement politique, car, cher Rincevent16, c'est bien de ça qu'il s'agit. Et en politique, je suis tenant de la libre pensée mais surtout de la culture et de l'éducation, là où d'autres sont tenants de la doctrine et de la pensée unique. Et parfois même de l'insulte ou de la grossièreté. Ce n'est pas votre cas, je vous en remercie.
Ah, pour clore le sujet aujourd’hui, vous demandez s'il s'est passé quelque-chose après l'édito concernant la différence entre délation et dénonciation. A vous lire, je crains de m'y être mal exprimé : pour que vous puissiez penser qu'évoquer le fait qu'une entreprise française connue de tous viole ouvertement le secret médical auquel vous semblez par ailleurs attaché, mais qu'en faire état n'est pas très correct est bien le signe que j'ai été mal compris, et donc que j'ai du mal m'exprimer.
Mon propos était juste de savoir si une telle situation gênait quelqu'un d'autre que mois, tant en termes de droit au secret médical, qu'au regard du droit sur l'hébergement des données de santé dont on nous rebat les oreilles. Pour la distorsion concurrentielle, laissez-moi libre d'en faire mon affaire.
Et bien je vous le dis tout net : tout le monde s'en fout ! Les éditeurs ont soulevé un sourcil, les syndicats ont fermé les yeux, les agences gouvernementales ont détourné le regard, les usagers ont passé leur chemin. Et certains ont même critiqué le fait qu'un vilain patron tout perclus d'idées capitalistes fasse état de ce mauvais comportement d'un autre vilain patron tout autant capitaliste...
Ah, si ça tenait qu'à mois, je te leur ferais passer l'envie de ces choses là : en d'autres temps on leur aurait coupé la tête à ces privilégiés. Où mieux, on les aurait envoyé au Goulag après avoir privatisé leur business...
Cher Rincevent16,
je comprends vos commentaires et vos remarques, mais je ne les partage pas.
Je n'ai pas évoqué un système à l'américaine, ni de près, ni de loin : cette peur du système US n'existe que dans la pensée doctrinaire issue des vieux écrits de Marx. Cette pensée a échoué dans le monde entier partout où elle a été mise en application. Et elle est en échec complet en France, en particulier en termes de protection sociale et de solidarité.
Je suis un tenant de la pensée libérale, au sens où Frédéric Bastiat, un français, l'a définie. Je vous invite fortement à le lire. Bien plus constructif que Marx et consorts, faisant appel au sens des responsabilités de chacun, et par conséquent à un faible rôle de l’État : impossible dans notre beau pays d'assistés où l'ambition de beaucoup est de devenir fonctionnaire ou indemnisé.
Un système de santé obligatoire (rendu comme tel par l’État), au cadre contraignant (comme pour les assurances auto par exemple) n'est pas une dérive capitaliste. Je dis juste qu'un tel système, s'il a l'avantage à être défini et régulé par l’État (et à mon sens, au niveau européen), n'a pas pour vocation à être géré par lui. Car jusqu'à preuve du contraire (et pas "croyance" du contraire comme il est d'usage aujourd'hui), la gestion de quoi que ce soit faite par l’État est presque toujours moins efficace en termes de coûts et de services rendus que par le privé.
Pour être clair, j'assimile l’État actuel à ses organes périphériques comme la SNCF, EDF, l’Éducation Nationale, les divers organismes de sécurité sociale, etc.
Par ailleurs, et c'est un point de droit capital (si j'ose dire), les mutuelles ne sont pas des organismes capitalistes cherchant le profit à tout crin. Encore une idée reçue qui fait assimiler assureurs privés et assureurs mutualistes. Pourtant la différence est énorme. Et quoi qu'on en dise, en termes de complémentaires santé tout comme en termes d'assurances auto, de RC professionnelle, d'assurance habitation, la concurrence nous est à tous profitable... en tant qu'usagers, comprenez-moi.
Ce qui m'importe est que la règle soit claire :
- soit l’État joue la carte de la solidarité nationale, et il n'y a qu'un seul système d'assurance maladie, qu'un seul système de retraites, etc. Tout ça devient alors financé par l'impôt : la notion de "cotisation sociale" disparaissant au profit d'un service général ordonné ET géré par l’État (et pas délégué à tel ou tel organisme, ça va de soi). Les comptes devraient alors être publics, et les budgets équilibrés. (On peut rêver, hein ?)
- soit l’État légifère une bonne fois, prends ses responsabilités, définit un cadre précis, contraignant, tant dans les services à rendre que dans les bases de tarification s'il en est besoin. Et libre à l'assureur (privé ou mutualiste) de présenter ses offres. La concurrence aura nécessairement pour conséquence de meilleures prestations pour les usagers et des primes moindres. Et je vous en fiche mon billet, aucun organisme ne sera jamais en déficit structurel, et aucun citoyen ne se verra moins bien soigné qu'aujourd'hui : ceux qui crient le contraire ont peur mais n'ont pas étudié le problème, préférant écouter les sirènes politiques ou syndicales ... qui vivent de cet état de fait !
Aux USA l'assurance maladie n'est pas obligatoire, et donc un système assurantiel ne peut PAS proposer une gestion de risque équilibrée pour tous. Sauf quand on est salarié de grosses boîtes, et dans le cas les coûts rapportés aux prestations servies ne sont pas plus élevés que chez nous. Et ces "régimes" privés ne sont jamais déficitaires.
Un point concernant le secret médical : en tant que citoyen ayant dépassé le demi siècle depuis quelques années j'ai un dossier médical ... chargé. Je suis passé par les mains de nombreux professionnels, de nombreux chirurgiens, de nombreux libéraux. Tous compétents et sérieux.
Et par expérience (mais ce n'est pas une preuve) je peux vous assurer que le "secret médical" est un secret de polichinelle...
Pas plus (et pas moins) de secret si toute la chaîne de remboursement est gérée par les organismes de Sécurité Sociale que quand c'est géré par une assurance privée : encore une idée reçue ! Mais dans certains milieux, l' idée que le collectivisme et l'intervention divine de l’État est forcément LA seule solution aux problème posés par le dit État est lourdement ancrée.
Bref, on aurait vite fait de dévier à une discussion purement politique, car, cher Rincevent16, c'est bien de ça qu'il s'agit. Et en politique, je suis tenant de la libre pensée mais surtout de la culture et de l'éducation, là où d'autres sont tenants de la doctrine et de la pensée unique. Et parfois même de l'insulte ou de la grossièreté. Ce n'est pas votre cas, je vous en remercie.
Ah, pour clore le sujet aujourd’hui, vous demandez s'il s'est passé quelque-chose après l'édito concernant la différence entre délation et dénonciation. A vous lire, je crains de m'y être mal exprimé : pour que vous puissiez penser qu'évoquer le fait qu'une entreprise française connue de tous viole ouvertement le secret médical auquel vous semblez par ailleurs attaché, mais qu'en faire état n'est pas très correct est bien le signe que j'ai été mal compris, et donc que j'ai du mal m'exprimer.
Mon propos était juste de savoir si une telle situation gênait quelqu'un d'autre que mois, tant en termes de droit au secret médical, qu'au regard du droit sur l'hébergement des données de santé dont on nous rebat les oreilles. Pour la distorsion concurrentielle, laissez-moi libre d'en faire mon affaire.
Et bien je vous le dis tout net : tout le monde s'en fout ! Les éditeurs ont soulevé un sourcil, les syndicats ont fermé les yeux, les agences gouvernementales ont détourné le regard, les usagers ont passé leur chemin. Et certains ont même critiqué le fait qu'un vilain patron tout perclus d'idées capitalistes fasse état de ce mauvais comportement d'un autre vilain patron tout autant capitaliste...
Ah, si ça tenait qu'à mois, je te leur ferais passer l'envie de ces choses là : en d'autres temps on leur aurait coupé la tête à ces privilégiés. Où mieux, on les aurait envoyé au Goulag après avoir privatisé leur business... :lol: