la grande sortie
Re: la grande sortie
LA SIESTE
Après les agapes de midi, les colons avaient « temps libre ». C’était le moment de la distribution du courrier et des petits colis - à la criée - certains recevaient des lettres pratiquement tous les jours. D’autres jamais. La technologie numérique n’avait pas encore envahi notre vie. Les téléphones filaires, outils de communication essentiellement professionnels, équipaient encore peu de domiciles pour un usage simplement privé. Pour appeler par exemple chez le docteur, on allait chez un commerçant ou chez une personne du quartier qui faisait fonction d’opératrice. Donc ce qui était écrit dans le courrier restait la principale méthode d‘échanges et source d’informations.
C’est ainsi qu’un jour un de nos copains fut appelé dans le bureau du directeur, là où trônait LE téléphone de la colo.
- Tes parents sont en ligne, lui déclara l'abbé-directeur. Il faut que tu les rassures tout de suite.
Le gamin, un peu ébranlé, le suivi et saisit le lourd combiné en bakélite noire.
- Allo, maman ?
- Allo mon poussin ! Alors c’est vrai, tu vas bien ? Tu n’as rien ? Nous n’avons pas besoin de venir te chercher ?
- Non, maman, Tout va bien. Pourquoi tu me demandes ça ?
- Dans ta dernière lettre que nous venons juste de recevoir, tu nous as écrit que tu étais dans le plâtre depuis le début de la semaine et nous nous sommes inquiétés. Voilà pourquoi nous appelons la colo qui ne nous a pas informés d’un accident dont tu serais la victime. Le directeur ne sait pas trop ce qui t’a pris d’écrire ça. Alors ?...
- C’est pourtant vrai, maman, je suis dans le plâtre depuis lundi. Avant j’étais en atelier-nature – et maintenant je fais des moulages de nains de jardin en plâtre. Et je pourrai d’ailleurs les rapporter à la maison !
- Ouf, je comprends tout : tu es en atelier-plâtre ; J’aime mieux ça.
La conversation se conclut probablement par quelques effusions verbales et le copain resta la vedette pour la journée : il avait parlé directement avec sa mère au téléphone, dans le bureau du directeur !
Donc après la distribution du courrier et parfois une assistance nécessaire à la lecture assurée par les monos, nous avions tous rendez-vous, en rang par équipe, à l’entrée des dortoirs. Le temps de la sieste était arrivé. Il fallait s’allonger en silence sur nos paillasses pendant une heure et demie. La première heure se passait souvent bien, même s’il n’est pas vraiment aisé de s’assoupir sur commande. Le mono qui nous surveillait bouquinait et on en aurait bien fait autant. Puis progressivement des bras se dressaient par-ci par-là :
- Chef, j’ai besoin d’aller faire pipi !
Et là, catastrophe, toute demande était refusée. Etait-ce pour des raisons de responsabilité ? De discipline ? De commodité ? Les monos restaient inflexibles. Et plus le temps passait et plus l’urgence se manifestait. La plupart des gamins se tortillaient sur leur plumard en gémissant. Certains tentaient de braver l’autorité en se levant et se dirigeant en courant vers la sortie ! Mais leur audace était vaine. Il leur était ordonné de se recoucher.
Aujourd’hui encore je me demande pourquoi il nous fallait subir cette torture. Car parfois, la surveillance de la sieste était confiée à un aide-moniteur qui s’appelait Jean-Louis, plus jeune que les autres, et qui, peut-être par manque de pratique, agissait autrement. Lorsque les premiers bras se dressaient, il désignait du doigt dans l’ordre de la demande, sans prononcer un mot, le colon qui avait le droit de sortir discrètement pour se soulager. Tout se passait très bien et, ça se comprend, quand c’était son tour de nous surveiller, l’aide-mono avait toute notre gratitude.
Voilà.... j'envahis l'espace du forum-évasion avec mes élucubrations - mais en cette période de congés c'est plutôt calme et je me défoule - chacun lit ou passe la rubrique, peu importe - si je dois cesser, il suffit de me le faire savoir - sinon, j'ai des réserves...
bizettes estivales - @+
Après les agapes de midi, les colons avaient « temps libre ». C’était le moment de la distribution du courrier et des petits colis - à la criée - certains recevaient des lettres pratiquement tous les jours. D’autres jamais. La technologie numérique n’avait pas encore envahi notre vie. Les téléphones filaires, outils de communication essentiellement professionnels, équipaient encore peu de domiciles pour un usage simplement privé. Pour appeler par exemple chez le docteur, on allait chez un commerçant ou chez une personne du quartier qui faisait fonction d’opératrice. Donc ce qui était écrit dans le courrier restait la principale méthode d‘échanges et source d’informations.
C’est ainsi qu’un jour un de nos copains fut appelé dans le bureau du directeur, là où trônait LE téléphone de la colo.
- Tes parents sont en ligne, lui déclara l'abbé-directeur. Il faut que tu les rassures tout de suite.
Le gamin, un peu ébranlé, le suivi et saisit le lourd combiné en bakélite noire.
- Allo, maman ?
- Allo mon poussin ! Alors c’est vrai, tu vas bien ? Tu n’as rien ? Nous n’avons pas besoin de venir te chercher ?
- Non, maman, Tout va bien. Pourquoi tu me demandes ça ?
- Dans ta dernière lettre que nous venons juste de recevoir, tu nous as écrit que tu étais dans le plâtre depuis le début de la semaine et nous nous sommes inquiétés. Voilà pourquoi nous appelons la colo qui ne nous a pas informés d’un accident dont tu serais la victime. Le directeur ne sait pas trop ce qui t’a pris d’écrire ça. Alors ?...
- C’est pourtant vrai, maman, je suis dans le plâtre depuis lundi. Avant j’étais en atelier-nature – et maintenant je fais des moulages de nains de jardin en plâtre. Et je pourrai d’ailleurs les rapporter à la maison !
- Ouf, je comprends tout : tu es en atelier-plâtre ; J’aime mieux ça.
La conversation se conclut probablement par quelques effusions verbales et le copain resta la vedette pour la journée : il avait parlé directement avec sa mère au téléphone, dans le bureau du directeur !
Donc après la distribution du courrier et parfois une assistance nécessaire à la lecture assurée par les monos, nous avions tous rendez-vous, en rang par équipe, à l’entrée des dortoirs. Le temps de la sieste était arrivé. Il fallait s’allonger en silence sur nos paillasses pendant une heure et demie. La première heure se passait souvent bien, même s’il n’est pas vraiment aisé de s’assoupir sur commande. Le mono qui nous surveillait bouquinait et on en aurait bien fait autant. Puis progressivement des bras se dressaient par-ci par-là :
- Chef, j’ai besoin d’aller faire pipi !
Et là, catastrophe, toute demande était refusée. Etait-ce pour des raisons de responsabilité ? De discipline ? De commodité ? Les monos restaient inflexibles. Et plus le temps passait et plus l’urgence se manifestait. La plupart des gamins se tortillaient sur leur plumard en gémissant. Certains tentaient de braver l’autorité en se levant et se dirigeant en courant vers la sortie ! Mais leur audace était vaine. Il leur était ordonné de se recoucher.
Aujourd’hui encore je me demande pourquoi il nous fallait subir cette torture. Car parfois, la surveillance de la sieste était confiée à un aide-moniteur qui s’appelait Jean-Louis, plus jeune que les autres, et qui, peut-être par manque de pratique, agissait autrement. Lorsque les premiers bras se dressaient, il désignait du doigt dans l’ordre de la demande, sans prononcer un mot, le colon qui avait le droit de sortir discrètement pour se soulager. Tout se passait très bien et, ça se comprend, quand c’était son tour de nous surveiller, l’aide-mono avait toute notre gratitude.
Voilà.... j'envahis l'espace du forum-évasion avec mes élucubrations - mais en cette période de congés c'est plutôt calme et je me défoule - chacun lit ou passe la rubrique, peu importe - si je dois cesser, il suffit de me le faire savoir - sinon, j'ai des réserves...
bizettes estivales - @+
Modifié en dernier par TITJO le lun. juil. 20, 2015 8:01 am, modifié 1 fois.
BIZETTES LORRAINES DE LORD TITJO
Re: la grande sortie
moi, je veux et j'exige les réserves...c'est marrant, j'ai les mêmes souvenirs que toi, côté guenon, bien-sûr , en +, côté pratique, j'aime bien te lire entre 2 facturations ou prise de tête pour une mutuelle ou un ald ou je n'sais quoi
- ptit chat
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Re: la grande sortie
ah! oui! faut continuer !! moi ,c'est ma lecture tardive du soir avant d'aller me coucher !!
voui...le pipi sur commande j'ai toujours pas compris le truc !! et çà continue a l'ecole primaire et maternelle meme de nos jours alors que les adultes y vont bien quand ils en ont envie !!!ahhhh....l'injustice se met partout
voui...le pipi sur commande j'ai toujours pas compris le truc !! et çà continue a l'ecole primaire et maternelle meme de nos jours alors que les adultes y vont bien quand ils en ont envie !!!ahhhh....l'injustice se met partout
allez ! un ptit zeste de bonne humeur pour faire plaisir et sourire !
Re: la grande sortie
bonjour chers lecteurs, chères lectrices,
"méat-coule-pas!" et "mea culpa"
car sans vouloir d'avantage m'étaler sur les facultés de "retenotte" de chacun-chacune, j'ajouterai tout de même que la prise régulière de diurétiques, certaines incontinences et les mégaprostates par exemple imposent aussi multe RV avec la chasse d'eau pendant la journée - ce n'est pas très compliqué quand on est chez soi ou qu'on vaque sur le plateau technique - par contre quand on voyage ou qu'on fait du shopping-touristique en ville, les stations publiques (et souvent payantes) se font rares, ou sont introuvables - ce handicap léger nécessite souvent le passage par l'un ou l'autre estaminet où l'on se sent obligé de consommer une boisson - ce n'est pas le cas en Catalogne où l'accès aux toilettes des troquets est libre - exactement le contraire de Paris où il faut payer (parfois cher) pour utiliser les lieux d'aisance privés de certains bistrots.
je pense que les boites de diurétiques devraient contenir des cartes-pass-pisse prioritaires que les détenteurs pourraient présenter n'importe où sans débourser.
et pour l'anecdote, les 3 derniers restos que j'ai fréquentés sur Metz et Nancy avaient leurs bégolmuches à l'étage ou au sous-sol - merci pour les clients à mobilité réduite!
et pour vous mesdames:
http://www.ethno-tendances.com/tendance ... au-gogirl/" onclick="window.open(this.href);return false;
@bientôt
"méat-coule-pas!" et "mea culpa"
car sans vouloir d'avantage m'étaler sur les facultés de "retenotte" de chacun-chacune, j'ajouterai tout de même que la prise régulière de diurétiques, certaines incontinences et les mégaprostates par exemple imposent aussi multe RV avec la chasse d'eau pendant la journée - ce n'est pas très compliqué quand on est chez soi ou qu'on vaque sur le plateau technique - par contre quand on voyage ou qu'on fait du shopping-touristique en ville, les stations publiques (et souvent payantes) se font rares, ou sont introuvables - ce handicap léger nécessite souvent le passage par l'un ou l'autre estaminet où l'on se sent obligé de consommer une boisson - ce n'est pas le cas en Catalogne où l'accès aux toilettes des troquets est libre - exactement le contraire de Paris où il faut payer (parfois cher) pour utiliser les lieux d'aisance privés de certains bistrots.
je pense que les boites de diurétiques devraient contenir des cartes-pass-pisse prioritaires que les détenteurs pourraient présenter n'importe où sans débourser.
et pour l'anecdote, les 3 derniers restos que j'ai fréquentés sur Metz et Nancy avaient leurs bégolmuches à l'étage ou au sous-sol - merci pour les clients à mobilité réduite!
et pour vous mesdames:
http://www.ethno-tendances.com/tendance ... au-gogirl/" onclick="window.open(this.href);return false;
@bientôt
BIZETTES LORRAINES DE LORD TITJO
Re: la grande sortie
moi, je suis pas contre l'apprentissage de la "retenote " chez les gamins, se retenir, c'est aussi prévoir avant même si t'as pas envie, on le fait pour les chiens, leur apprendre à faire pipi sur commande et se retenir pour pas se faire engueuler ...bon, pour les "vieux ", c'est pu pareil ...pour les guenons, j'ai vu en birmanie les femmes s'accroupir en rond ,parler et rire très fort, et mine de rien faire pipi sous leurs grandes jupes toutes ensemble...j'me suis dit = " tiens, c' est pas con comme idée !
- marco
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Re: la grande sortie
surtout si elles sont dans ton salon!!
- ptit chat
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Re: la grande sortie
et pour la pub de titjo ,je trouve deja çà tres tres nul tous les mecs qui pis..euh ..se soulagent au bord des routes !!! oh! ben non !! c'est quand meme pas le spectacle revé ..quoiqu'ils en pensent peut etre ... au moins la decence d'aller sur un petit chemin pour ne pas etre trop vu ...çà les gene pas de faire çà a la vue de tous ???
allez ! un ptit zeste de bonne humeur pour faire plaisir et sourire !
Re: la grande sortie
hé, ça me rappelle un patient qui piss...heu...urinait toujours devant chez lui au même endroit, dans un petit village, ben les voisins en ont eu marre et lui ont déposé un pot de chambre à l'endroit ou il... ...et un autre dans une ferme, même scénario , et me disait = " je comprend pas pas pourquoi mon chat vient toujours se se rouler à cet endroit " ...j'lui ai répondu = " les chats adorent l'odeur de l' amoniaque "
Re: la grande sortie
bonjour, bonjour, innombrables lecteurs!
d'abord pour mettre ces dames à l'aise, le terme pisser figure dans le Larousse et il n'y a point de honte à l'employer.
Les temps ont bien changé. Oui. Aujourd’hui la vivisection est un délit, ainsi que la maltraitance animale avérée.
Alors jeunes âmes sensibles ne lisez pas cette anecdote qui n’a pour seule excuse que de ressurgir de mes lointains souvenirs…
L’atelier-nature pêchait en effet par une cruauté que nous trouvions normale et même, quelque part, nimbée d’une sorte de gloire primaire.
La chasse aux taupes s’opérait en noyant les galeries. Pour cela nous remplissions d’eau des seaux ou des grosses boites de conserves au format « cantine » et nous les déposions à proximité d’une taupinière dont il fallait d’abord retirer le monticule de terre. Le chef Francis, affecté à cet atelier, passait pour le plus expert parmi tous les monos vu qu’après son bac il allait s’inscrire en propédeutique à la prochaine rentrée. Chef Francis nous répartissait à l’affût sur les taupinières en contre-bas. Il versait méthodiquement dans la galerie dénudée le contenu des récipients, l’un derrière l’autre, jusqu’à ce que l’un d’entre nous donne l’alarme : la flotte ressortait par le trou qu’il surveillait. Quand nous avions de la chance, une taupe tentait de se sauver par là et il n’y avait plus qu’à l’attraper à la main en évitant quand même de se faire mordre. Le « chasseur » victorieux n’avait plus qu’à la déposer fièrement dans un des récipients vidé de son eau. Puis elle rejoignait un vivarium, en fait un aquarium réformé pour cause de fuite, où elle pouvait s’embusquer dans le fond couvert d’une couche de terre et de feuilles fraiches. La taupe nous était présentée comme un animal nuisible qu’il n’y avait aucune honte à éliminer ou à persécuter. Les colons de cet atelier découvraient ainsi son régime alimentaire et avaient la charge d’apporter régulièrement des vers, des racines et des larves pour toutes celles déjà capturées. Il fallait donc aussi nourrir des escargots, des lézards, des orvets et des couleuvres, quoique leur appétit n’ait pas la régularité des autres espèces. Dans des grands aquariums sans fuites, on hébergeait des poissons-chats, très faciles à choper entre les deux mains, des écrevisses, des salamandres et parfois aussi des petites truites qui ne survivaient pas longtemps dans une eau stagnante.
Le chef Francis eu l’idée de collectionner les insectes vivant dans cette partie des Vosges. Nous avons ainsi piégé toutes sortes de petites bêtes, volantes et rampantes qu’il transperçait habilement avec des aiguilles de retoucheuse pour les aligner sur des planches en liège. La planche des libellules, des araignées, des gros papillons, des plus petits, des papillons de nuit, des mouches, des abeilles, des guêpes et des frelons, des scarabées et autres coléoptères décoraient les murs de l’atelier. Et bien sûr, toutes nos réalisations furent exposées lors de la fameuse visite des parents.
Quand nous attrapions des grenouilles, les plus grosses étaient réservées par la cuisinière-chef. Ah les pauvres « totoches », comme nous les appelions ! Je vois encore Madame Marthe, trônant sur sa chaise à l’entrée de la cuisine, avec de grands ciseaux. Devant elle il y avait trois seaux. Dans l’un s’entassaient les grenouilles vivantes et entières, dans le suivant on pouvait contempler la moitié arrière des grenouilles, coupées au niveau de la taille par un coup de ciseaux qui s’accompagnait d’un lugubre bruit de craquement. Le troisième seau contenait les devants ensanglantés, avec des yeux encore plus gros qu’avant, qui semblaient nous fixer en exprimant une souffrance inimaginable. Puis la cuisinière reprenait une à une les parties postérieures pour les « déculotter ». Certains colons un peu fayots passaient leurs temps libres à chasser des grenouilles pour les apporter à la cuisinière-chef.
Comme apparemment la vie des batraciens n’avait pas d’importance aux yeux des adultes, un garçon de la section des grands se livra à des jeux très surprenants. Il choisissait des fétus de paille suffisamment rigides, les introduisait dans le croupion des grenouilles et soufflait dedans pour les faire gonfler. Mais il alla plus loin et là il s’attira le courroux du directeur. En effet, fort de son expérience, il décida de griller une cigarette, certainement une P4, et souffla la fumée dans le cloaque de sa victime pour qu’elle pète de la fumée. Le soir, à l’heure du rassemblement signalée par un coup de trompe de chasse, le colon dû se présenter devant le patron qui l’attendait avec une pompe à vélo à la main et qui lui demanda de se déculotter. Bien sûr la mise en scène n’aboutit pas mais le bourreau fut publiquement condamné à des travaux d’intérêts généraux et aussi privé de son paquet de P4.
Nous avons donc appris ce jour-là qu’à l’égard des animaux les enfants et les adultes avaient des droits différents. La preuve :
Un jour le chef Francis exhiba, très fier, une peau de taupe qu’il avait tendue, membres écartés en étoile, au centre d’un cadre circulaire en bois d’osier. Il nous expliqua que, comme les indiens et d’autres peuplades primitives, il avait tué l’animal, l’avait ouvert et complètement évidé, et qu’à présent il exposait la fourrure à l’air et au soleil pour la tanner.
On en apprenait des choses en colo ! Pas vrai ?
d'abord pour mettre ces dames à l'aise, le terme pisser figure dans le Larousse et il n'y a point de honte à l'employer.
Les temps ont bien changé. Oui. Aujourd’hui la vivisection est un délit, ainsi que la maltraitance animale avérée.
Alors jeunes âmes sensibles ne lisez pas cette anecdote qui n’a pour seule excuse que de ressurgir de mes lointains souvenirs…
L’atelier-nature pêchait en effet par une cruauté que nous trouvions normale et même, quelque part, nimbée d’une sorte de gloire primaire.
La chasse aux taupes s’opérait en noyant les galeries. Pour cela nous remplissions d’eau des seaux ou des grosses boites de conserves au format « cantine » et nous les déposions à proximité d’une taupinière dont il fallait d’abord retirer le monticule de terre. Le chef Francis, affecté à cet atelier, passait pour le plus expert parmi tous les monos vu qu’après son bac il allait s’inscrire en propédeutique à la prochaine rentrée. Chef Francis nous répartissait à l’affût sur les taupinières en contre-bas. Il versait méthodiquement dans la galerie dénudée le contenu des récipients, l’un derrière l’autre, jusqu’à ce que l’un d’entre nous donne l’alarme : la flotte ressortait par le trou qu’il surveillait. Quand nous avions de la chance, une taupe tentait de se sauver par là et il n’y avait plus qu’à l’attraper à la main en évitant quand même de se faire mordre. Le « chasseur » victorieux n’avait plus qu’à la déposer fièrement dans un des récipients vidé de son eau. Puis elle rejoignait un vivarium, en fait un aquarium réformé pour cause de fuite, où elle pouvait s’embusquer dans le fond couvert d’une couche de terre et de feuilles fraiches. La taupe nous était présentée comme un animal nuisible qu’il n’y avait aucune honte à éliminer ou à persécuter. Les colons de cet atelier découvraient ainsi son régime alimentaire et avaient la charge d’apporter régulièrement des vers, des racines et des larves pour toutes celles déjà capturées. Il fallait donc aussi nourrir des escargots, des lézards, des orvets et des couleuvres, quoique leur appétit n’ait pas la régularité des autres espèces. Dans des grands aquariums sans fuites, on hébergeait des poissons-chats, très faciles à choper entre les deux mains, des écrevisses, des salamandres et parfois aussi des petites truites qui ne survivaient pas longtemps dans une eau stagnante.
Le chef Francis eu l’idée de collectionner les insectes vivant dans cette partie des Vosges. Nous avons ainsi piégé toutes sortes de petites bêtes, volantes et rampantes qu’il transperçait habilement avec des aiguilles de retoucheuse pour les aligner sur des planches en liège. La planche des libellules, des araignées, des gros papillons, des plus petits, des papillons de nuit, des mouches, des abeilles, des guêpes et des frelons, des scarabées et autres coléoptères décoraient les murs de l’atelier. Et bien sûr, toutes nos réalisations furent exposées lors de la fameuse visite des parents.
Quand nous attrapions des grenouilles, les plus grosses étaient réservées par la cuisinière-chef. Ah les pauvres « totoches », comme nous les appelions ! Je vois encore Madame Marthe, trônant sur sa chaise à l’entrée de la cuisine, avec de grands ciseaux. Devant elle il y avait trois seaux. Dans l’un s’entassaient les grenouilles vivantes et entières, dans le suivant on pouvait contempler la moitié arrière des grenouilles, coupées au niveau de la taille par un coup de ciseaux qui s’accompagnait d’un lugubre bruit de craquement. Le troisième seau contenait les devants ensanglantés, avec des yeux encore plus gros qu’avant, qui semblaient nous fixer en exprimant une souffrance inimaginable. Puis la cuisinière reprenait une à une les parties postérieures pour les « déculotter ». Certains colons un peu fayots passaient leurs temps libres à chasser des grenouilles pour les apporter à la cuisinière-chef.
Comme apparemment la vie des batraciens n’avait pas d’importance aux yeux des adultes, un garçon de la section des grands se livra à des jeux très surprenants. Il choisissait des fétus de paille suffisamment rigides, les introduisait dans le croupion des grenouilles et soufflait dedans pour les faire gonfler. Mais il alla plus loin et là il s’attira le courroux du directeur. En effet, fort de son expérience, il décida de griller une cigarette, certainement une P4, et souffla la fumée dans le cloaque de sa victime pour qu’elle pète de la fumée. Le soir, à l’heure du rassemblement signalée par un coup de trompe de chasse, le colon dû se présenter devant le patron qui l’attendait avec une pompe à vélo à la main et qui lui demanda de se déculotter. Bien sûr la mise en scène n’aboutit pas mais le bourreau fut publiquement condamné à des travaux d’intérêts généraux et aussi privé de son paquet de P4.
Nous avons donc appris ce jour-là qu’à l’égard des animaux les enfants et les adultes avaient des droits différents. La preuve :
Un jour le chef Francis exhiba, très fier, une peau de taupe qu’il avait tendue, membres écartés en étoile, au centre d’un cadre circulaire en bois d’osier. Il nous expliqua que, comme les indiens et d’autres peuplades primitives, il avait tué l’animal, l’avait ouvert et complètement évidé, et qu’à présent il exposait la fourrure à l’air et au soleil pour la tanner.
On en apprenait des choses en colo ! Pas vrai ?
BIZETTES LORRAINES DE LORD TITJO
Re: la grande sortie
" à l’égard des animaux les enfants et les adultes avaient des droits différents "
je dirais plutôt = les animaux ont des égards différents suivant enfants ou adultes pour moi, tuer les animaux n'exige qu'une chose et je le crie , non, je le hurle = SANS SOUFFRANCES !!! ni physique, ni psychique .
quand je voyais des gamins ( désolée mais c' était toujours des mâles ) rigoler en arrachant méticuleusement une aile ou patte l'une après l'autre sur un insecte et le voir se tortiller de douleur, j'attrapais la bestiole ( en leur disant = à moi, à moi, ben voui ruse féminine ) et je l'écrabouillais en me sauvant vite fait
je dirais plutôt = les animaux ont des égards différents suivant enfants ou adultes pour moi, tuer les animaux n'exige qu'une chose et je le crie , non, je le hurle = SANS SOUFFRANCES !!! ni physique, ni psychique .
quand je voyais des gamins ( désolée mais c' était toujours des mâles ) rigoler en arrachant méticuleusement une aile ou patte l'une après l'autre sur un insecte et le voir se tortiller de douleur, j'attrapais la bestiole ( en leur disant = à moi, à moi, ben voui ruse féminine ) et je l'écrabouillais en me sauvant vite fait
Re: la grande sortie
+ soft ma fille qui devait avoir dans les 4/5 ans, a attrapé un chaton par les pattes arrières et voulait lui faire monter un escalier en " brouette" et elle rigolait de le voir se débattre et miauler ...ben, j'ai libéré le pauvre chaton et j'ai fait monter l'escalier à ma fille en " brouette "...bon exercice pour les abdos, hein les kinés ?
- ptit chat
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Re: la grande sortie
ouais....pas tres tendre a cette epoque ...mais je crois que çà doit toujours exister helas , des gens qui trouvent que ce qu'ils font est tres bien et que un animal reste un animal ....des fois ,le niveau n'a pas tres evolué !!
allez ! un ptit zeste de bonne humeur pour faire plaisir et sourire !
Re: la grande sortie
attention , une nouvelle loi dit que " les animaux ne sont plus des objets comme un meuble ", c'est déjà une " avancée "
dis, TITJO, tu nous mets un chapitre " cul-cul la praline ", histoire de rêver
dis, TITJO, tu nous mets un chapitre " cul-cul la praline ", histoire de rêver
Re: la grande sortie
boud a écrit :attention , une nouvelle loi dit que " les animaux ne sont plus des objets comme un meuble ", c'est déjà une " avancée "
mais connais-tu ce règlement?
"Il est interdit de jeter ou déposer des graines ou nourriture en tous lieux publics pour y attirer les animaux errants, sauvages ou redevenus tels, notamment les chats ou les pigeons ; la même interdiction est applicable aux voies privées, cours ou autres parties d’un immeuble lorsque cette pratique risque de constituer une gêne pour le voisinage ou d’attirer les rongeurs. Toutes mesures doivent être prises si la pullulation de ces animaux est susceptible de causer une nuisance ou un risque de contamination de l’homme par une maladie transmissible" stipule l'article 120 de ce règlement." (extrait d'un article de la préfecture de Saône et Loire)
et qu'advient-il si la nourriture est mise à disposition sur un lieu privé (dans l'entrée de ta maison) Serais-tu reconnue comme le protecteur ou même propriétaire de l'animal que tu aides à survivre? attention aux procédures!
nous voilà aussi confrontés aux effets causés par les incitations à composter et à élever des poules pour ne plus surcharger les bennes à ordures avec les déchets fermentescibles: ça attire les rats...donc on pourrait être accusé d'élever des rats!
dis, TITJO, tu nous mets un chapitre " cul-cul la praline ", histoire de rêver
je crois avoir ce qu'il faut avec une histoire de ptit chat arrivée cette semaine (pas en colo) et qui pourrait illustrer les arguments ci-dessus - donc RV à la rubrique "histoire de ptit chat" que je publierai dès qu'elle sera prête - ce qui ne saurait tarder vu que ma sortie en VTT de ce matin est annulée pour cause de pluie
BIZETTES LORRAINES DE LORD TITJO
Re: la grande sortie
oh ben chez nous, c'est la sécheresse complète, tout est grillé, va falloir donner du foin aux chevaux
- ptit chat
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Re: la grande sortie
on donne deja aux vaches par chez nous ...trop sec ...
dame qui avait une vingtaine de rats par chez nous qu'elle nourrissait !! car parti a la maison retraite et donc proprio a recuperé son bien ...dans un etat !! piou !!!!.....et donc a fait venir une entreprise pour nettoyer tout çà et des que les gars sont arrivés ,ben voila tous les rats a la porte pour attendre la nourriture !!! ben ,ont eu les petoches de voir çà !!!
voui! interdit de donner aux pigeons chez nous aussi ...un pappie a eu 35 euros d'amende donc mainent ,il continue mais en se planquant !!
dame qui avait une vingtaine de rats par chez nous qu'elle nourrissait !! car parti a la maison retraite et donc proprio a recuperé son bien ...dans un etat !! piou !!!!.....et donc a fait venir une entreprise pour nettoyer tout çà et des que les gars sont arrivés ,ben voila tous les rats a la porte pour attendre la nourriture !!! ben ,ont eu les petoches de voir çà !!!
voui! interdit de donner aux pigeons chez nous aussi ...un pappie a eu 35 euros d'amende donc mainent ,il continue mais en se planquant !!
allez ! un ptit zeste de bonne humeur pour faire plaisir et sourire !