par TITJO » dim. juil. 26, 2015 6:18 am
Un conte franchement CUL-CUL-LA-PRALINE!
lisez plutôt:
Depuis cet hiver un ptit chat noir et blanc, qui ressemble en tous points au Félix du dessin animé, hante les berges du ruisseau au fond du jardin et loge parfois sur le tas de bois dans le hallier. Parfois il maraoute pour se signaler aux dames chattes du voisinage. Et je constate aussi qu’il retourne le compost pour y exhumer des déchets récents de nourriture. Est-ce un chat errant né au fond d’une grange ou d’un atelier ? Est-ce un chat haret, qui aurait été domestiqué puis abandonné par ses propriétaires ? Nous avons connu ce cas l’été dernier. En tout cas, tel qu’il se présente, il a l’air solitaire et passe la mauvaise saison dehors en cherchant à survivre.
Alors on s’organise : d’une ancienne tondeuse, il me reste un panier collecteur rigide. C’est juste ce qu’il faut pour improviser un abri. Je l’enveloppe dans un grand sac-poubelle pour le rendre étanche, puis le perche sens dessus-dessous en hauteur dans le hallier. Nous disposons aussi une gamelle pleine de croquettes ordinaires qui ne conviennent plus à notre Malou depuis qu’elle est mise au régime-minceur.
La gamelle doit être rechargée régulièrement. Mais pour autant le jeune matou ne semble pas chercher notre compagnie. D’ailleurs il lui arrive de disparaitre pendant plusieurs jours.
Lorsque vient le printemps, nous laissons de plus en plus souvent une porte-fenêtre du balcon entrebâillée pendant la journée pour permettre à notre chatte d’entrer et sortir à sa guise. Puis la nuit aussi, quand il fait plus doux. Mais il y a le risque que des chats-rôdeurs en profitent pour pénétrer dans la maison et se tapent nuitamment la ration de notre compagne poilue. Nous en avons même vu passer par le couloir alors que nous étions vautrés dans le salon à mater une vidéo ! Le bon plan n’a pas échappé au ptit chat noir et blanc que nous avons appelé Coco. Mais voilà, il jalonne son parcours intérieur de mictions-repères pestilentielles et tache les murs que je viens juste de traiter avec des enduits décoratifs (pas tellement commode à nettoyer).
A notre surprise, notre Malou ne semble ni le craindre ni le rejeter. Juchée sur un fauteuil du balcon, elle le regarde passer et entrer, peut-être même sait-elle qu’il va se taper ses croquettes, lui qui, maigre comme un coureur de fond, n’a vraiment pas besoin de faire attention à son poids. Nous décidons de l’attraper et de le mener au plus vite chez le vétérinaire pour le faire stériliser et vermifuger.
Sans pouvoir l’approcher, y parviendrons-nous ?
Il n’aime pas les pochons de rations cuisinées ni le poisson. Pratiquement la seule viande fraîche qu’il dévore sans réserve, c’est la volaille. Alors Madame Titjote cuisine du poulet en pensant à lui pendant que de mon côté je vais chercher des pilules qui devraient le rendre suffisamment stone pour se laisser porter et introduire dans le sac-à-chat de voyage. Croyant faciliter l’absorption du traitement, j’écrase naïvement les cachetons avant de disperser la poudre obtenue sur des petits dés de viande. Cette initiative échoue. Le vétérinaire m’expliquera que l’odeur ainsi dégagée a un effet répulsif sur la nourriture et qu’il faut administrer le cachet entier, caché dans la viande.
Il me prête une cage-piège à installer à la place du panier de tonte et à activer seulement en semaine, lorsque la clinique est ouverte. Après plusieurs jours à attendre, je constate un matin qu’enfin la trappe est refermée et me frotte les mains : cette affaire progresse. Sauf que, c’est une chatte rondouillette, blanche et noire, pas errante, avec un collier rouge, qui s’est fait piéger. Je n’ai plus qu’à la relâcher. Quelques jours plus tard, c’est un matou tigré et athlétique que je dois délivrer. Et Coco court toujours, d’ailleurs on ne le voit plus beaucoup. Ma voisine m’apprend qu’elle l’a surpris assoupi au milieu d’un drap disposé en hamac entre ses fils à linge…
Bredouille, je rends la cage-piège au vétérinaire et nous allons retenter la stratégie de la drogue apaisante. J’ai pu observer que le minet attrape les morceaux disposés sur l’assiette selon un certain ordre, toujours le même, je dispose donc au centre le petit morceau farci d’une pilule puis j’attends. Il est environ sept heures du matin et le fripon ne va pas tarder à grimper sur le balcon pour y trouver de quoi se sustenter.
Le voilà. Il s’approche mais ma présence le fait hésiter. Je rentre dans la cuisine et le guette à travers la porte-fenêtre.
Victoire ! Il engloutit la bouchée du milieu en premier et les quatre autres dans la foulée. J’ai volontairement réduit la ration pour qu’il assimile plus vite et que la potion fasse de l’effet sans tarder. Le fauve descend dans le jardin et s’allonge paisiblement dans l’allée. Il a l’air calme, se lèche une patte avant avec conviction. C’est le moment de descendre aussi, discrètement, par l’escalier intérieur, de passer prendre le sac-à-chat de voyage dans le garage, de me chausser, d'empocher les clés de l’auto, puis de le rejoindre sans brusquerie.
J’arrive à deux mètres de lui. Il me regarde sans bouger, sans crainte apparente. Mais dès que j’ai fait un nouveau pas, il se redresse et part s’allonger un peu plus loin. Chouette, il ne se sauve pas ! Le sac-à-chat en bandoulière, je m’approche à nouveau. Il s’éloigne. Ce manège se reproduit plusieurs fois quand soudain, apparemment agacé, il traverse le jardin comme une flèche, bondit au-dessus du ruisseau et disparait dans les fourrés de la berge opposée. Le safari est déclenché… je vous retrouve dans un prochain épisode (la suite est peu banale)…
Car maintenant, chers lectrices, chers lecteurs il faut que je me prépare pour rejoindre la famille un peu plus loin:
Mes beaux-parents, en pleine forme, fêtent aujourd’hui leurs noces de diamant !
Bizettes @+
Un conte franchement CUL-CUL-LA-PRALINE!
lisez plutôt:
Depuis cet hiver un ptit chat noir et blanc, qui ressemble en tous points au Félix du dessin animé, hante les berges du ruisseau au fond du jardin et loge parfois sur le tas de bois dans le hallier. Parfois il maraoute pour se signaler aux dames chattes du voisinage. Et je constate aussi qu’il retourne le compost pour y exhumer des déchets récents de nourriture. Est-ce un chat errant né au fond d’une grange ou d’un atelier ? Est-ce un chat haret, qui aurait été domestiqué puis abandonné par ses propriétaires ? Nous avons connu ce cas l’été dernier. En tout cas, tel qu’il se présente, il a l’air solitaire et passe la mauvaise saison dehors en cherchant à survivre.
Alors on s’organise : d’une ancienne tondeuse, il me reste un panier collecteur rigide. C’est juste ce qu’il faut pour improviser un abri. Je l’enveloppe dans un grand sac-poubelle pour le rendre étanche, puis le perche sens dessus-dessous en hauteur dans le hallier. Nous disposons aussi une gamelle pleine de croquettes ordinaires qui ne conviennent plus à notre Malou depuis qu’elle est mise au régime-minceur.
La gamelle doit être rechargée régulièrement. Mais pour autant le jeune matou ne semble pas chercher notre compagnie. D’ailleurs il lui arrive de disparaitre pendant plusieurs jours.
Lorsque vient le printemps, nous laissons de plus en plus souvent une porte-fenêtre du balcon entrebâillée pendant la journée pour permettre à notre chatte d’entrer et sortir à sa guise. Puis la nuit aussi, quand il fait plus doux. Mais il y a le risque que des chats-rôdeurs en profitent pour pénétrer dans la maison et se tapent nuitamment la ration de notre compagne poilue. Nous en avons même vu passer par le couloir alors que nous étions vautrés dans le salon à mater une vidéo ! Le bon plan n’a pas échappé au ptit chat noir et blanc que nous avons appelé Coco. Mais voilà, il jalonne son parcours intérieur de mictions-repères pestilentielles et tache les murs que je viens juste de traiter avec des enduits décoratifs (pas tellement commode à nettoyer).
A notre surprise, notre Malou ne semble ni le craindre ni le rejeter. Juchée sur un fauteuil du balcon, elle le regarde passer et entrer, peut-être même sait-elle qu’il va se taper ses croquettes, lui qui, maigre comme un coureur de fond, n’a vraiment pas besoin de faire attention à son poids. Nous décidons de l’attraper et de le mener au plus vite chez le vétérinaire pour le faire stériliser et vermifuger.
Sans pouvoir l’approcher, y parviendrons-nous ?
Il n’aime pas les pochons de rations cuisinées ni le poisson. Pratiquement la seule viande fraîche qu’il dévore sans réserve, c’est la volaille. Alors Madame Titjote cuisine du poulet en pensant à lui pendant que de mon côté je vais chercher des pilules qui devraient le rendre suffisamment stone pour se laisser porter et introduire dans le sac-à-chat de voyage. Croyant faciliter l’absorption du traitement, j’écrase naïvement les cachetons avant de disperser la poudre obtenue sur des petits dés de viande. Cette initiative échoue. Le vétérinaire m’expliquera que l’odeur ainsi dégagée a un effet répulsif sur la nourriture et qu’il faut administrer le cachet entier, caché dans la viande.
Il me prête une cage-piège à installer à la place du panier de tonte et à activer seulement en semaine, lorsque la clinique est ouverte. Après plusieurs jours à attendre, je constate un matin qu’enfin la trappe est refermée et me frotte les mains : cette affaire progresse. Sauf que, c’est une chatte rondouillette, blanche et noire, pas errante, avec un collier rouge, qui s’est fait piéger. Je n’ai plus qu’à la relâcher. Quelques jours plus tard, c’est un matou tigré et athlétique que je dois délivrer. Et Coco court toujours, d’ailleurs on ne le voit plus beaucoup. Ma voisine m’apprend qu’elle l’a surpris assoupi au milieu d’un drap disposé en hamac entre ses fils à linge…
Bredouille, je rends la cage-piège au vétérinaire et nous allons retenter la stratégie de la drogue apaisante. J’ai pu observer que le minet attrape les morceaux disposés sur l’assiette selon un certain ordre, toujours le même, je dispose donc au centre le petit morceau farci d’une pilule puis j’attends. Il est environ sept heures du matin et le fripon ne va pas tarder à grimper sur le balcon pour y trouver de quoi se sustenter.
Le voilà. Il s’approche mais ma présence le fait hésiter. Je rentre dans la cuisine et le guette à travers la porte-fenêtre.
Victoire ! Il engloutit la bouchée du milieu en premier et les quatre autres dans la foulée. J’ai volontairement réduit la ration pour qu’il assimile plus vite et que la potion fasse de l’effet sans tarder. Le fauve descend dans le jardin et s’allonge paisiblement dans l’allée. Il a l’air calme, se lèche une patte avant avec conviction. C’est le moment de descendre aussi, discrètement, par l’escalier intérieur, de passer prendre le sac-à-chat de voyage dans le garage, de me chausser, d'empocher les clés de l’auto, puis de le rejoindre sans brusquerie.
J’arrive à deux mètres de lui. Il me regarde sans bouger, sans crainte apparente. Mais dès que j’ai fait un nouveau pas, il se redresse et part s’allonger un peu plus loin. Chouette, il ne se sauve pas ! Le sac-à-chat en bandoulière, je m’approche à nouveau. Il s’éloigne. Ce manège se reproduit plusieurs fois quand soudain, apparemment agacé, il traverse le jardin comme une flèche, bondit au-dessus du ruisseau et disparait dans les fourrés de la berge opposée. Le safari est déclenché… je vous retrouve dans un prochain épisode (la suite est peu banale)…
[i][color=#0080FF]Car maintenant, chers lectrices, chers lecteurs il faut que je me prépare pour rejoindre la famille un peu plus loin:
Mes beaux-parents, en pleine forme, fêtent aujourd’hui leurs noces de diamant ![/color][/i]
Bizettes @+