Une stagiaire ortho qui me confie avoir subi les foudres de l'orthophoniste du CMPP pour avoir pris l'initiative de coucher sur le papier une histoire séquentielle ("un enfant fâché avec l'écrit... tu fais tout pour renforcer son symptôme !") ;
Une maman qui me téléphone en expliquant qu'elle souhaite interrompre la PEC de son fils au CMPP pour le faire suivre en libéral (en CE1, en échec total, un suivi de deux années avec des séances centrées autour du démontage-remontage de monsieur patate) ;
Un enfant pour lequel je pratique une investigation poussée alors qu'il vient d'être bilanté au CMPP (mais incompatibilité d'horaires pour la rééducation à mettre en place, d'où PEC en libéral), car la communication entre l'Institution et une pauvre ortho libérale n'est pas au top (surtout lorsque les informations doivent quitter les murs dudit CMPP pour être partagées...) ;
Une interprétation sauvage d'un dessin d'enfant par une ortho de CMPP, se coiffant de la casquette du psy sans en avoir la formation, et n'hésitant pas à donner ses conclusions - brutes les conclusions - aux parents ;

Voilà quelques morceaux choisis de mes contacts avec les CMPP.
J'ose espérer qu'il s'agit de cas isolés, non de scènes de la vie ordinaire, rythmant le quotidien de ces établissements. Mais autant avouer que j'ai un doute, un très gros doute....

A contrario, relations avec le CAMSP au beau fixe !

Chères consoeurs, chers confrères, de ma profession kiné des mains,
Retrouvons donc un peu d'humblitude, un post géré par des orthos, ça t'a une de ces gueules!
prenons en donc de la graine, si je puis me permettre.

c'est clair!

Bonjour,

Je me sens tout à coup ragaillardie de vous lire au sujet des CMPP.

J'ai exercé dans celui de ma ville durant 12 ans.
Au bout de quelques années j'ai (re)pris mon activité libérale et là : las, trois fois las!!
Je devenais la femme à abattre: l'absentéisme de mes patients (du CMPP) était décortiqué à la loupe et dès qu'il m'arrivait de participer (au titre de mon activité lib) à une CDES quelconque mon avis était tempéré par un "oui mais c'est en libéral" réducteur.
A la fin des fins, je ne supportais plus cete schizophrénie permanente et j'ai donné ma démission: je suis depuis personna non grata et actuellement je fais l'objet d'un enième 'descendage en flamme' de la part de mes collègues (ex relations courtoises).

Quand je vois le prix de journéee d'un tel établissement par rapport à la valeur de notre lettre-clef, je tombe à chaque fois en pamoison: gr gr gr

Dans le genre réponse adaptée, des parents ont eu droit à "vous savez que la maltraitance peut vous mener en prison" .... le papa avait mis une claque à son adolescent de fils qui menaçait la petite soeur avec un couteau

...et là prend toute l'ampleur de la citation de Coluche ci en bas!
je la leur dédie, tiens! c'est pas du freud mais bon, j'ai que ça en boutique...

bonsoir,
pour ce qui est de la psychomotricité en libéral, la mdph apporte un complément d'allocation EEH après la constitution du dossier avec devis en psychomotricité.
je ne sais pas si celà se sait...
je suis vraiment rassurée pour ce qui est de vos expériences...
personnellement, je me permettrai d'adresser les parents vers ma collègue car j'en ai vraiment assez de ces comportements...
chaque fois que j'évoque une dyslexie, une dysphasie ou l'éventualité du trouble envahissant du développement, je sens ces pensées condescendantes à mon égard et à l'égard de la thérapeutique libérale ou des centres référents...
ils parlent même de parents "qui s'adressent ailleurs parce que ce qu'ils ont entendu ne leur plaît pas" c'est affreux parce que là c'est évident qu'ils ne se remettent pas du tout en question!!!!!
j'ai la situation où un enfant présente un trouble du comportement important sans langage verbal mais avec une communication +++: ça ne leur traverse même pas l'esprit que celà puisse être une dysphasie majeure qui entraîne un trouble envahissant du développement: "bonjour madame monsieur asseyez vous,...blabla... voilà votre fils est autiste, pulsions de mort... ne veut pas vivre, institution, etc..." la mère a passé le week end au lit.
et oui effectivement, ils s'adressent ailleurs...
et là je dis BRAVO!!!!
bonne soirée!

en ce qui me concerne, dans mon secteur, si tout ce qui a été dit concernant les CMPP me renvoie à mes expériences, par contre, les rapports avec le CAMSP sont beaucoup plus enrichissants : échanges, invitation à la réunion de synthèse qui suit les bilans.

Bonsoir,
Malheureusement, c'est idem dans mon secteur.
Avant toute prise en charge psychomot, ortho ou autre, le ptit loulou a le droit (je devrais dire "l'obligation") de défiler devant tout le gratin, à commencer par le pédopsy en chef, puis parfois la psychologue-psychanaliste qui bien sûr ne peut rien nous transmettre (pas même verbalement), puis, puis, puis... et au bout de la chaîne, l'ortho (ouf!) qui fait un bilan-diagnostic très très très rapide... qui ne rédige pas de compte-rendu mais exige de lire celui de l'ortho lib'. (bah oui, il lui faut un diagnostic! Bon d'accord, ça c'est méchant...)
Je n'ai jamais pu avoir d'échange constructif avec l'équipe.
Fort heureusement, une excellente psychomotricienne travaille à deux pas de mon cabinet. C'est évidemment vers elle que j'oriente mes patients.

j'ai une expérience perso d'un CAMPS :
mon fils étant extrêmement maladroit par rapport à un enfant du même âge (5ans), je me suis inquiétée auprès de son orthophoniste, elle me conseille d'aller voir une psychomotricienne pour déterminer son problème ; me renseignant, j'apprends qu'il existe une consult de psychomotricité au CAMPS rattaché au CH de ma ville ; je prends RV et là on me dit que je ne peux pas voir une psychomotricienne sans une consultation complète du CAMPS cad avec la pédiatre, la psy, l'orthophoniste,etc.... malgré tout , j'accepte et j'ai droit à la "batterie" de consultations qui suivent un ordre immuable : pédiatre, spécialiste de l'audition, de la vue, de la parole ; au moment de l'intervention de l'orhophoniste, voyant le temps qui défile et n'ayant toujours pas vu la psychomot, je m'agace un peu en expliquant que mon fils a une pédiatre, qu'il est suivi en ORL puisqu'il a subi l'ablation des végétations, qu'il voit un OPH (il porte des lunettes depuis l'âge de 3 ans) et qu'il est suivi par une ortho libérale pour son défaut de prononciation.
Réponse de l'ortho salariée et fonctionnaire : "BOF, VOUS SAVEZ LES ORTHOS LIBERALES NE CONNAISSENT PAS LEUR METIER !!!!
en conclusion quand la psychomot m'a expliqué qu'en raison de mon retard (ou plutôt de celui de l'équipe qui avait réunion à l'heure de mon 1er RV) elle ne pouvait pas voir mon fils, qu'avant la consult de psychomot, il devait voir la psychologue et qu'il fallait que je revienne plus tard : là je me suis mise en colère et je les ai envoyés sur les roses.
à bout de nerfs, j'ai appelé l'orhophoniste de mon fils, lui ai raconté "mon expédition", elle m'a donné les coordonnées d'une psychomot libérale et à toutes les 2, elles ont fait un super boulot avec mon rejeton
c'est pourquoi quand ma meilleure amie m'a demandé mon avis quant au choix du CAMPS ou du CMPP, je lui ai conseillé le CMPP mais au vu de ce qu'elle a vécu (cf réponse plus haut) je pense que CMPP ou CAMPS = même combat, moins on en fait, mieux on se porte !!!

entre mon expérience et celle de mon amie, je dois avouer que ces institutions me donne envie de fuir

moi je n'ai qu'à faire des compliments aux orthos libéraux puisque mes enfants en ont eu tous besoin !!!!

Je n'ai eu à faire à qu'un seul CMPP lorsque j'étais stagiaire, j'en garde un souvenir comment dire ?
En 4 mois de stage j'ai vu 3 enfants en prise en charge orthophonique Oui oui : 3 !!! Une qui a passé 4 mois à ne jouer qu'au jeu des écureuils, un qui n'a fait que dessiner des tortues ninja pendant 4 mois et le dernier c'était Qui est-ce ou techniques des associations (techniques de rééducation que l'ortho ne m'a jamais expliqué "tu es en 2e année tu ne peux pas comprendre" ). Bref super enrichissant Ah si je me suis entrainée à la prise de notes : puisqu'il n'y avait pas de demande en orthophonie, l'orthophoniste comblait son temps en recevant le patient potentiel et ses parents pour le 1er RV j'ai eu droit à "puisque tu ne fais rien tu vas prendre les notes, ça me fera ça de moins à faire"
Je vous passe les détails sur le discours sur les ortho libérales "qui ne font que de la technique, qui ne font pas de psychologie et qui ne pensent qu'au fric" Heureusement que j'ai pu assister à des sénaces de psychomotricité et avoir des échanges avec le pédo-psy !!

Le seul problème, c'est que les soins des libéraux autres qu'orthos (psychomot, psycho) ne sont pas remboursés (et les séances coûtent beaucoup plus cher qu'une séance d'ortho!) alors que dans les cmpp, tout est gratuit!

Du coup, les parents préfèrent!

Alain Alvo a écrit :Bonsoir 64. C'est simple : en ce qui me concerne, mais peut-être ne faut-il pas généraliser : (presque) à chaque fois que j'ai eu un contact avec un CMP ou avec un CMPP (l'appelant étant ou lui ou moi) les infos étaient plutôt ... à sens unique ! C'est à dire que les CMP/CMPP étaient très demandeurs d'infos mais peu (voire pas) échangeurs ...

Moralité : Quand tu rates un échangeur, au péage, fais un bras d'honneur.

pareil ici. sauf ponctuellement avec telle ou telle personne, mais celà reste rare.

merci merci merci!
aaaaaah je ne me sens plus seule!
j'ai maintenant une collègue psychomot' qui bosse avec moi... en libéral. elle est capable: de poser un diagnostic autre que celui de psychose ou dysharmonie, genre dyspraxie, TED,etc. on échange beaucoup, j'apprends beaucoup à ses côté, bref le bonheur! les prises en charge sont souvent subventionnées par la mdph et mm la msa accorde tant de séances!!!!
mais elle commence à faire parler d'elle! et oui, on peut plus dormir tranquillement à présent!
et pour l'instant, nous n'avons pas de consoeur psychologue en libéral, donc obligées nous sommes d'adresser les enfants en souffrance au cmpp...
et voilà-t-y pas que la nouvelle psychologue commence à dire, que ouiiiiii, pour le bien de l'enfant il serait préférable de concentrer les prises en charge là bas (pas d'ortho =S mais une psychomot') POUR UNE MEILLEURE COMMUNICATION elle a ooosé rajouter!!!!
je suis folle de rage!
en plus, elles se permettent de faire un travail de sappe à la base en ayant des propos contre notre façon de prendre en soins ou contre le comportement des parents (oui tu comprends mère est en souffrance... ou ce sont des parents qui ne savent pas ce qu'ils veulent, qui sont déjà allés voir 36 médecins!)
condescendance ou incompétence????
moi ma décision est prise je n'adresserai plus en cmpp et on va vite essayer de trouver une psychologue pour venir travailler avec nous!
bonne journée à tous et à toutes!
et encore merci pour vos réponses!

Bonsoir les zorthos et la Charitable,

Même réponse qu'Alain: infos à sens unique, considérée "de haut" lors des réunions où mon avis ne comptait pas face aux orientations décidées par l'équipe. Résultat: je boycotte les réunionset je ne transmets pas de bilan car de toutes façons, mon approche est radicalement différente!
Chacun chez soi, du moment que l'enfant et les parents y trouvent leur compte et sont satisfaits de la PEC.

expérience personnelle : ma meilleure amie a 2 fils (jumeaux monozygotes) autistes, elle les a amenés au CMPP de notre ville où ils ont vu un orthophoniste parce quà 3 ans et demi, ils ne parlaient pas ; réponse de cet ortho :"ramenez les moi quand ils sauront parler !!!! " (le dg d'autisme n'était pas encore posé)
quant au médecin coordinateur, après près de 6 mois d'examens divers, lors de la dernière visite, a dit aux parents : "vos enfants sont psychotiques, on ne peut rien faire pour eux" et adieu va ! les parents ont été sonnés, largués ne sachant pas quoi faire mais ça ne l'a pas dérangé outre mesure
il s'agit d'une expérience indirecte mais je fais partie des personnes qui ont ramassé les parents "à la petite cuillère" aussi, je suis très réservée quant au bien fondé des CMPP,
d'autant plus que parmi mes patients, j'ai eu un enfant avec une maladie orpheline, suivi par le même CMPP et la maman n'était guère emballée par leur prise en charge : elle n'amenait sont fils en consultation que pour qu'il puisse bénéficier d'un accueil en classe spéciale (je crois que cela s'appelle une CLISS)