Pour moi le bonheur, c’est un processus émotionnel et passager qui se déclenche lorsque nous percevons qu’une situation ou un événement nous fait gagner quelque chose et nous fait grandir dans l’idée que nous avons de nous-même.
Approchez-vous d’un vieillard inconnu et oublié, le regard éteint, assis dans le corridor d’une maison de retraite ; regardez-le et serrez-lui la main en lui disant simplement bonjour monsieur (ou madame) en le (la) nommant par son nom. L’expression de son bonheur va pétiller dans ses yeux car soudain quelqu’un l’a remarqué et s’est arrêté pour lui signifier qu’il n’était pas tout à fait transparent et qu’il méritait cette brève et cordiale attention. Son estime de soi est remontée d’un cran.
Cette semaine j’ai droit à mon petit bonheur simple, presque secret, probablement sans intérêt pour quiconque. Mon jardin est habité ou visité par une grande variété de passereaux et de nombreux chats y transitent tranquillement – mais je rêvais d’y voir des écureuils voltigeant dans les grands arbres – j’ai même songé à aller braconner dans la forêt voisine – mais pourquoi resteraient-ils justement chez moi ?
A la fin de l'été,j'avais bien remarqué des coquilles éclatées de noisettes jonchant le sol sous le grand sureau rouge au bord du ruisseau. Et voilà que depuis quelques jours, ça y est, ils sont là, venus tout seuls, sans contrainte, tout prêt de la maison: mon rêve s’est réalisé - et en contemplant, caché derrière la fenêtre, leurs voltiges agiles et empressées, je suis heu-reux – soyez les bienvenues, petites peluches brun-chocolat ! (et attention à Raminagrobis…
)bizettes de Lorraine
