Alain A. si tu passes par là :-))

[Stéphanie Alloncle]

J'ai une petite question déontologique (comme je n'ai pas accés au site du syndicat .... car pas syndiquée ... oui je sais pas bien )

A-t-on le droit d'aller chercher les enfants à l'école (question qui m'a été posée par une étudiante) ?

Merci

[Vincent HOVASSE]

Problème d'assurance plutôt que de droit, non?
Attendons la grenouille...

[Daniel MOINE]

Les enfants de qui ?

[Invité]

Bonjour,

Je ne suis pas AA mais DD.
Méfions nous... Je ne pense pas que cela soit formellement interdit, mais exigeons une décharge écrite explicite, qui de toutes façons doit être remise au directeur de l'école.

De mon temps un des chevaux de bataille de la FNO (les 'autres' n'existaient pas encore: c'est dire...) était le non exercice en milieu scolaire pour éviter tout soupçon éventuel de dichotomie.

Je pense que c'est de ce dernier point qu'il convient de se méfier à donf: apporter la preuve du contraire serait coton de chez coton...

Mais bon, pourquoi ne pas vivre dangereusement?...

[Alain Alvo]

Bonjour Stéphanie, cette question est revenue également, récemment, sur des listes de discusions d'orthophonie ...
Je pense qu'il n'existe pas de texte précis (ou imprécis d'ailleurs) sur ce sujet car "le législateur" est loin de penser que cela puisse se faire ... Mais il est vrai qu'un certain nombre d'orthophonistes agissent ainsi, et vont chercher puis ramènent des petits patients dans leur classe.
AMHA, cela soulève beaucoup de questions, et parmi celles-ci, on peut penser à ces deux-là, qui sont peut-être les plus "cruciales" :

1/ Ne s'agit-il pas, quelque part, d'une forme de concurrence déloyale, par exemple par rapport à un(e) autre collègue non motorisé(e) qui ne pourrait faire la même chose ?

2/ Le secret professionnel n'est-il pas ainsi ouvertement trahi, même si, certains enfants, pendant les heures scolaires vont en orthophonie, et que leurs camarades de classe le savent inévitablement ?

Et l'orthophoniste ? Quelle image renvoit-il(elle) dans ce cas ; ce n'est plus vraiment un praticien mais une sorte "d'éducateur" voire de "tonton ortho" ou "tata ortho" qui prend l'enfant pour une espèce de sortie (bien qu'elle soit "orthophonique" ...)

Et qu'en est-il des parents, surtout ceux qui "démissionnent" trop facilement devant toute contrainte, même si c'est pour leurs enfants, ne va-t-on pas ainsi les encourager dans cette conduite de démission, en devenant une sorte "d'auxiliaire scolaire" avec qui ils ne checheront d'ailleurs pas forcément à communiquer, puisque, dans leur optique, tout se passera comme si c'était l'institution scolaire qui gérait tout ?

Bref, je pense que ta question : "A-t-on le droit ?" n'a pas vraiment de réponse, car les textes ne disent rien de concret et de direct. Les éventuelles réponses peuvent être données en songeant aux conséquences indirectes de tels agissements.
(Edit : Je viens de lire le post de "DD" au sujet de la décharge écrite : elle a effectivement entièrement raison, sur le plan de la responsabilité, cette décharge est indispensable)

Sur un autre plan, il me semble, de toutes façons, essentiel, d'envisager l'impact voire les impacts psychologique(s) que cela peut avoir sur l'ensemble des acteurs concernés, actifs comme passifs.

Enfin, pour les questions de droit ou de déontologie, mis à part le fait qu'il est, bien entendu, hors de question de facturer un déplacement dans de tels cas, je demande à Daniel, s'il le veut bien, de nous apporter ses précieuses lumières, encore une fois, et je l'en remercie d'avance.

Moralité : Quand la grenouille a besoin de lumière(s) elle fait appel à un compère.

PS : Je n'arrête pas de corriger des fautes d'ortho dans ce post, d'où les rééditions successives ... et peut-être que je vais en oublier !
D'où : Moralité 2 : Une grenouille qui se corrige, c'est un peu une nouille qui pige ...

[Daniel MOINE]

Question délicate s'il en fut: la bonne intention et la bonne foi a priori du professionnel sont battues en brèche par le fait que l'exercice de la profession d'auxiliaire médical en général et d'orthophoniste en particulier est un exercice réglementé.

Cela signifie très concrètement que les seuls actes que peuvent pratiquer ces professionnels, à l'exclusion de tous autres, sont décrits avec précision par le code de la santé publique, pris en sa partie réglementaire.

Dès lors la question se pose en ces termes: accompagner les patients du lieu où ils se trouvent au cabinet du praticien (et retour), même au titre de l'accessoire, fait-il partie des compétences réglementaires du professionnel?

Si oui, pas de problème; si non: éviter à tout prix. il n'est pas certain que la RCP vous suive en cas de pépin (du type accident de la circulation, même non fautif...).

En première lecture, je n'ai pas vu que les articles R4341-1 à R4341-4 prévoient une telle possibilité d'accompagnement pour les orthophonistes.

[Alain Alvo]

Merci Daniel, je savais qu'on pouvait compter sur toi, même si les orthos ne sont pas kinés !

Moralité (un peu nullarde ) : Un ortho kiné, c'est un bébé ortho ...

[Daniel MOINE]

"fatal error" Alain !
Un "ortho kiné" c'est (enfin!) un kiné qui marche droit..., pas un niké!!!

[Alain Alvo]

"fatal error" Alain !
Un "ortho kiné" c'est (enfin!) un kiné qui marche droit..., pas un niké!!!

Bravo daniel pour l'éthymologie ...
Ceci dit, des nikés en file indienne, s'ils sont "tendance" on peut alors parler de "nikés branchés" et, dans ce cas, il leur est plutôt conseillé de marcher droit ... [/img]

Moralité : Le kiné qui marche droit va plus vite que l'ortho qui déambule. C'est pourquoi, en y pensant, on parle d'ortho lent.

[Daniel MOINE]

ortho lent ? Ne serait-on point proche de l'oxymore ?

[Alain Alvo]

ortho lent ? Ne serait-on point proche de l'oxymore ?

ortho lent ? Ne serait-on point proche de l'oxymore ?

Tu as encore une fois raison Daniel eh oui, one (oxy)more time : en cherchant des jeux de mots, on fabrique parfois de l'inconcevable ; un ortho lent ne peut, en effet, exister que dans l'imagination du cerveau(lent) d'une grenouille ... C'est pourquoi l'oxymore, dans ce cas, devient gênant et devient l'oxygène mais pour un amphibien tel que moi, l'oxygène, c'est pas trop gênant (c'est même dans les gènes grenouillesques) ...

Moralité (comme aurait pu dire, mon grand-père, CÔALVO) : "Où y a d'la gêne y'a pas d'plaisir et quand y'a pas Daniel, c'est encore pire.

[Daniel MOINE]

... serait-ce le 11 décembre Alain ?

[Alain Alvo]

... serait-ce le 11 décembre Alain ?

Eh non, Daniel, pas encore ... De toutes façons, ce n'est pas le Moine Daniel qui a été canonisé ...

Moralité : Mieux vaut s'adresser au Moine qu'à ses seins ...

[Invité]

Où s'adresser pour dénoncer de la concurrence déloyale ?
J'ai racheté une patientèle il y a 1 an, le CA baisse, baisse car les parents ne peuvent pas m'amener leurs enfants sur le temps scolaire, après mon bilan ils vont faire les séances chez une consoeur qui va les chercher à l'école : ce que moi je ne fais pas.

[Alain Alvo]

Où s'adresser pour dénoncer de la concurrence déloyale ?
J'ai racheté une patientèle il y a 1 an, le CA baisse, baisse car les parents ne peuvent pas m'amener leurs enfants sur le temps scolaire, après mon bilan ils vont faire les séances chez une consoeur qui va les chercher à l'école : ce que moi je ne fais pas.

Bonjour Invité(e), la FNO est en train de préparer "les règles professionnelles" visant à régir notre profession, mais il me semble que son objectif premier concerne les règles d'exercice en collaboration ... En attendant, si tu es syndiquée, je pense qu'en téléphonant à la FNO, on pourra t'aiguiller vers la direction à suivre.
Maintenant, la concurrence déloyale pouvant exister dans toute profession (notamment paramédicale, peut-être que Daniel (encore lui) peut nous éclairer, sachant que l'orthophonie n'a pas de Conseil de l'Ordre lui étant propre.

Moralité : Si tu as un concurrent, réagis au bon moment.

[Invité]

Chère Invité(e),

Voilà le coeur du problème!...

Comment ces pratiques sont-elles venues à ta connaissance?

Pour établir le côté déloyal de la concurrence, un minimum de preuves, témoignages directs et concordants est nécessaire: comment les obtenir ?

Par des familles qui ont préféré "l'autre solution" ?
Par des enseignants titillés par ce genre de pratique ?
Par des médecins traitants surpris des revirements des patients?
Comment s'y prendre?
Réclamer une attestation à des "patients enfuis après BO" qui trouvent leur compte dans cette solution douteuse?

Bien réfléchir car le remède peut se révéler pire que le mal, et là....

**************

Il y a longtemps j'exerçais (sans être associées) avec une collègue indélicate qui cumulait les emplois : à l'hôpital, dans un centre d'enfants sourds, au Cabinet, à domicile, le tout très officiellement, pendant que ma propre activité périclitait. (Les mi temps se réduisaient à quelques heures par semaine et parfois les séances auprès de jeunes adultes se résumaient à aller prendre un pot au salon de thé voisin.)

Un beau jour tout s'est terminé : une enième remplaçante a croqué le morceau : la collègue a été interdite d'exercice libéral à la suite d'une plainte de la sécu.
C'est le seul cas connu de moi à ce jour: vive la justice immanente!...

En tout cas bon courage, car j'ai versé bien des larmes d'impuissance...
Je ne remercierai jamais assez mon conjoint d'avoir été d'un soutien sans faille durant cette épreuve qui a duré des années...