La ministre de la Santé vient de recevoir, par l´intermédiaire de l´AFP, un courrier avec une balle de revolver la menaçant de mort si elle ne stoppait pas immédiatement les réformes en cours. Selon l´auteur, évidemment anonyme, ces réformes vont générer «des milliers de licenciements alors qu´on manque de personnels», après que la politique gouvernementale a asséché des services et fermé des milliers de lits… Par mesure de précaution, et parce que la fonction ministérielle doit être préservée de tous les extrémismes, reconnaît elle-même Roselyne Bachelot, la diffusion de son agenda hebdomadaire a été suspendue par son cabinet.
La ministre de la Santé, nouvelle destinataire de ce message de mort, après une quinzaine de personnalités politiques ou des médias proches de la majorité politique visées par courrier ces dernières semaines, depuis le midi de la France. Sans évacuer l´hypothèse d´un acte de déséquilibré, cette série inquiète. Elle s´installe en effet dans un paysage marqué par la violence sociale, tandis que les prises d´otages se multiplient dans les entreprises touchées par des plans de licenciement massifs, et que nombre d´experts sociologues ou policiers, devant le succès de la manière forte pour les futurs licenciés, évoquent un risque de radicalisation des positions syndicales et politiques. Le spectre d´un embrasement violent généré par la désespérance des laissés-pourcompte de la crise est bien dans les esprits, au mépris de nos institutions démocratiques.
Ont-ils réalisé, les auteurs de ces lettres de menace, que Roselyne Bachelot est aussi aux manettes de la Sécurité sociale, formidable amortisseur social en ces périodes troublées? Cette missive de corbeau arrive alors que la réforme constitutionnelle récemment mise en place impose un délai d´au moins six semaines entre les deux lectures d´un texte de loi par l´Assemblée nationale et le Sénat. Et laisse ainsi aux opposants au texte l´espace nécessaire pour s´exprimer. Ce qui est précisément en train de se passer pour l´examen de la loi Hôpital, patients, santé et territoires où, semble-t-il, un front est en train de se former. Foin de corbeau! C´est évidemment cette expression-là que le gouvernement prendra en compte pour gouverner.
Catherine Le Borgne
Source: egora.fr
Balles perdues
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J'en connais un ou deux qui devraient se méfier, l'enquête pourrait remonter jusqu'à eux.
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